Des nouvelles du Mexique
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Des nouvelles du Mexique
Les retombées de la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics du D.F sont parfois des plus originales... Les fumeurs insatisfaits ont trouvé une façon de protester, et les directeurs d’établissements publics sont, eux, de plus en plus dépassés…
1. La loi en elle-même.
La loi interdisant de fumer dans les lieux publics de la capitale du Mexique, a été adoptée par le Sénat le 26 février et est entrée en vigueur le 4 avril dernier. Elle prohibe également strictement la vente de tabac aux mineurs, dans un souci de santé publique. Alors que selon des chiffres officiels, le tabac est la seconde cause de mortalité dans le monde (et la première prévisible selon l’Organisation Mondiale de la Santé), on estime qu’au Mexique environ 160 personnes meurent chaque jour des conséquences de l’exposition au tabac.
Loi anti tabac (Source Ministère de la santé)
2. L’application déjà difficile de la loi…
Le règlement accompagnant la loi prévoyait un délai de 6 mois pour adapter les infrastructures des établissements, cependant pointaient déjà quelques contradictions…Alors que, selon des chiffres officiels on compte environ 70% de non fumeurs au Mexique (et dans le monde), l’article 13 de la loi oblige tous les établissements vendant aliments et des boissons à réserver un espace non fumeur de seulement 30 % de l’espace total… D’autre part, pour certains petits commerces se posait le problème des coûts de restructuration pour séparer espace fumeur et non-fumeurs : beaucoup s’étaient plaints de la difficulté pour un « comedor » de 10 ou 15 tables de séparer par un mur ou une paroi de verre les deux espaces. La solution était donc souvent de rendre l’établissement totalement non fumeur, avec une perte conséquente de clientèle pour des commerces déjà fragiles.
3. Les dommages collatéraux prévisibles… et d’autres, plus inattendus.
A l’époque du vote de la loi, les pertes prévues allaient de 10 à 30% des revenus des commerçants. Par ailleurs, les sénateurs José Luis Lobato, du Parti Convergencia, et Francisco Castellón, du PRD s’étaient opposés à la loi, arguant que les Etats de Veracruz et Nayarit, où vivent environ 3000 cultivateurs de tabac, allaient être affectés et qu’il n’y avait aucune garantie prévue de la part de l’Etat fédéral d’appuyer la reconversion des terres dédiées à la culture du tabac. Ils s’opposaient donc à une loi pouvant générer plus de pauvreté dans le pays. Certains mentionnèrent également l’inconstitutionnalité de la loi qui promouvait la discrimination à l’égard des fumeurs….Mais la conséquence sans doute la plus inattendue est la suivante : les clients de bars et discothèques, mécontents d’avoir à sortir pour fumer, ont trouvé la parade : ils partent sans payer ! Pour les bilans des établissements de nuit, c’est la catastrophe, et beaucoup n’hésitent pas à dire que c’est « cette loi qui les fera mettre la clé sous la porte ».
Le gouvernement local mexicain, chargé des meilleures intentions, a voulu promouvoir une loi protectrice, mais à vouloir trop bien faire et trop vite, a condamné les restaurateurs, barmans, et autres propriétaires d’établissements publics à en faire les frais, sans contrepartie.
Par Caroline Grasso (www.lepetitjournal.com) Jeudi 16 Octobre 2008
1. La loi en elle-même.
La loi interdisant de fumer dans les lieux publics de la capitale du Mexique, a été adoptée par le Sénat le 26 février et est entrée en vigueur le 4 avril dernier. Elle prohibe également strictement la vente de tabac aux mineurs, dans un souci de santé publique. Alors que selon des chiffres officiels, le tabac est la seconde cause de mortalité dans le monde (et la première prévisible selon l’Organisation Mondiale de la Santé), on estime qu’au Mexique environ 160 personnes meurent chaque jour des conséquences de l’exposition au tabac.
Loi anti tabac (Source Ministère de la santé)
2. L’application déjà difficile de la loi…
Le règlement accompagnant la loi prévoyait un délai de 6 mois pour adapter les infrastructures des établissements, cependant pointaient déjà quelques contradictions…Alors que, selon des chiffres officiels on compte environ 70% de non fumeurs au Mexique (et dans le monde), l’article 13 de la loi oblige tous les établissements vendant aliments et des boissons à réserver un espace non fumeur de seulement 30 % de l’espace total… D’autre part, pour certains petits commerces se posait le problème des coûts de restructuration pour séparer espace fumeur et non-fumeurs : beaucoup s’étaient plaints de la difficulté pour un « comedor » de 10 ou 15 tables de séparer par un mur ou une paroi de verre les deux espaces. La solution était donc souvent de rendre l’établissement totalement non fumeur, avec une perte conséquente de clientèle pour des commerces déjà fragiles.
3. Les dommages collatéraux prévisibles… et d’autres, plus inattendus.
A l’époque du vote de la loi, les pertes prévues allaient de 10 à 30% des revenus des commerçants. Par ailleurs, les sénateurs José Luis Lobato, du Parti Convergencia, et Francisco Castellón, du PRD s’étaient opposés à la loi, arguant que les Etats de Veracruz et Nayarit, où vivent environ 3000 cultivateurs de tabac, allaient être affectés et qu’il n’y avait aucune garantie prévue de la part de l’Etat fédéral d’appuyer la reconversion des terres dédiées à la culture du tabac. Ils s’opposaient donc à une loi pouvant générer plus de pauvreté dans le pays. Certains mentionnèrent également l’inconstitutionnalité de la loi qui promouvait la discrimination à l’égard des fumeurs….Mais la conséquence sans doute la plus inattendue est la suivante : les clients de bars et discothèques, mécontents d’avoir à sortir pour fumer, ont trouvé la parade : ils partent sans payer ! Pour les bilans des établissements de nuit, c’est la catastrophe, et beaucoup n’hésitent pas à dire que c’est « cette loi qui les fera mettre la clé sous la porte ».
Le gouvernement local mexicain, chargé des meilleures intentions, a voulu promouvoir une loi protectrice, mais à vouloir trop bien faire et trop vite, a condamné les restaurateurs, barmans, et autres propriétaires d’établissements publics à en faire les frais, sans contrepartie.
Par Caroline Grasso (www.lepetitjournal.com) Jeudi 16 Octobre 2008
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Date d'inscription : 20/01/2008
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