Carte des maladies cardio-vasculaires : la France plus faible taux en Europe - Le Monde 03 03 08
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Carte des maladies cardio-vasculaires : la France plus faible taux en Europe - Le Monde 03 03 08
La carte des maladies cardio-vasculaires montre de considérables disparités en Europe
LE MONDE | 03.03.08 | 15h57 • Mis à jour le 03.03.08 | 17h13
C'est une nouvelle carte du Vieux Continent que dresse, dans le dernier numéro de la revue de la Société européenne de cardiologie, un groupe de médecins, d'épidémiologistes et d'économistes de la santé dirigé par Stefan N. Willich (Charité University Medical Center, Berlin). Elle fait apparaître de considérables variations dans les morts prématurées dues aux accidents vasculaires. Economiquement, la question n'est pas négligeable. Une réunion de spécialistes organisée, mardi 26 février à Bruxelles, sous l'égide de l'Union européenne, a estimé que les décès prématurés dus aux affections vasculaires coûtaient chaque année 192 milliards d'euros à l'UE. Soit, per capita, une somme annuelle de 391 euros qui correspond pour 57 % aux soins médicaux, pour 21 % aux pertes de productivité et, pour le reste, à des pertes indirectes.
"AU NIVEAU RÉGIONAL"
Les premières études visant à évaluer l'incidence comparative des affections cardio-vasculaires dans les pays industrialisés datent du début des années 1970, après la découverte de l'augmentation constante des cas de maladie coronarienne. A partir du début des années 1980, plusieurs études internationales ont été lancées concernant les seules affections cardiaques. Elles ont permis, une dizaine d'années plus tard, de mettre en lumière les premières différences entre les pays européens. Le travail mené par les chercheurs allemands à partir des statistiques d'une trentaine de pays actualise ces approches tout en apportant un grand nombre de nouvelles données. Il ne fournit pas pour autant de grille pour comprendre l'origine des différences observées.
"Une des leçons essentielles (...) tient dans l'émergence de différences existant au niveau régional et non plus, seulement, national, explique le professeur Guy de Backer (université de Gand, Belgique). Un autre enseignement résulte de la distinction qui peut désormais être faite entre ces deux entités que sont les maladies coronariennes et les maladies cérébrovasculaires. Nous découvrons que certains pays - la Grèce et le Portugal notamment - ont une mortalité cérébrovasculaire relativement élevée coïncidant avec une faible mortalité coronarienne."
Comment comprendre ? Pour le spécialiste belge, la réponse ne réside pas totalement dans les différences nationales des systèmes de prise en charge de ces urgences médicales, pas plus que dans les incidences des facteurs de risque comme la consommation de tabac ou des taux sanguins anormaux de cholestérol. Tout se passe, selon lui, comme si, grâce sans doute aux actions de prévention, on assistait en Europe à une réduction progressive et générale de la mortalité vasculaire. Mais dans le même temps, les différences nationales ne sont pas gommées.
"Une large partie de la France est toujours, avec la Catalogne, une des zones où les incidences de mortalité vasculaire sont les plus basses en Europe, souligne le professeur de Backer. En Belgique, nous observons des différences entre la Flandre, moins touchée, et la Wallonie. Mieux comprendre imposera sans doute, à l'avenir, de compter aussi avec certains paramètres psychosociaux."
Pour la communauté des cardiologues européens, les interrogations qui demeurent ne sauraient remettre en cause la promotion des vertus d'une alimentation saine et d'un mode de vie hygiénique.
Jean-Yves Nau
Article paru dans l'édition du 04.03.08.
http://abonnes.lemonde.fr/archives/article/2008/03/03/la-carte-des-maladies-cardio-vasculaires-montre-de-considerables-disparites-en-europe_1018141_0.html
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