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Emeutes de la faim "La libéralisation nourrit la hausse des prix"

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Emeutes de la faim "La libéralisation nourrit la hausse des prix" Empty Emeutes de la faim "La libéralisation nourrit la hausse des prix"

Message  El Tigré Ven 11 Avr 2008 - 13:54

vendredi 11 avril 2008, mis à jour à 15:18

Emeutes de la faim
"La libéralisation nourrit la hausse des prix"
Propos recueillis par Xavier Dermarle
Egypte, Cote-d'Ivoire, Haïti, Mexique... La liste des pays frappés par des émeutes de la faim continue de s'allonger. L'économiste Nicolas Bricas, du Cirad, décrypte pour LEXPRESS.fr les mécanismes de la hausse des prix des denrées alimentaires.

Nicolas Bricas est chercheur au Centre de Coopération Internationale en Recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Des émeutes de la faim éclatent, alors que la production de ressources comme le riz a encore augmenté. Pourquoi les prix des denrées alimentaires augmentent-ils autant?
Les habitudes de consommation sont en pleine mutation en Chine ou en Inde, où le pouvoir d'achat tend à augmenter. Résultat, la demande explose; les populations veulent acheter davantage, et réclament une meilleure alimentation. Elles consomment plus de viande. Pour leur bétail, les éleveurs ont besoin de cultiver davantage de plantes fourragères. Tout ceci attise la hausse des prix alimentaires dans leur globalité. A l'échelle internationale, les tarifs agricoles ont également flambé à cause de leur dérégulation. Il y a moins de stocks pour pouvoir jouer sur les prix. La libéralisation du commerce international acroît aussi, paradoxalement, la spéculation sur les denrées alimentaires. Elle est donc un facteur de hausse des prix.

Certgains, comme le patron de Nestlé, estiment que la demande en agrocarburants renforce la hausse des prix. Qu'en pensez-vous?
C'est faux. Cela n'a pas vraiment d'impact. Mais les spéculateurs anticipent dès maintenant une montée future de l'engouement pour les carburants verts. Forcément, ils se ruent sur les produits agricoles... Et cela se traduit par un renforcement de l'inflation dans le secteur. Les denrées alimentaires sont devenues de véritables valeurs refuges pour les investisseurs. Ce sont des placements financies solides, au vue de la crise économique actuelle.

L'inflation pétrolière n'est pas non plus étrangère à la flambée des prix agricoles...
Effectivement. Les pays non-producteurs d'hydrocarbures subissent les effets d'un baril à plus de 110 dollars. Par ricochet, les coûts de transport des denrées alimentaires grimpent. Les prix également, et pas seulement pour les productions destinées à l'exportation. Les marchés locaux sont également touchés. Le plus inquiétant, c'est que l'augmentation du prix de l'essence semble s'installer durablement.

Les producteurs des pays émergents profitent-ils de la crise?
C'est impossible à vérifier pour le moment. Mais on peut supposer qu'ils n'en profitent pas entièrement, à cause de la présence d'intermédiaires entre eux et le consommateur final.

Des villes ou des campagnes, lesquelles sont les plus touchées?
Les milieux urbains ont davantage recours aux marchés internationaux, où les hausses de prix sont plus significatives. Les campagnes peuvent encore produire pour elle mêmes, dans une certaine mesure. Ce qui est frappant, c'est d'observer que les crises alimentaires à répétitions ont contribué à fragiliser les rapports entre les campagnes et les villes. Alors qu'il y a une vingtaine d'année, les habitants des villes n'hésitaient pas à envoyer de l'argent dans les villages, cette tendance s'inverse. Les citadins n'ont plus les moyens de faire face à la flambée des prix. La part consacrée à l'alimentation dans leur budget de consommation est encore majoritaire. Il n'est donc pas étonnant d'assister à des émeutes de la faim dans les rues.

Les pays émergents ont-ils les moyens de transformer leur agriculture?
Changer les systèmes de production, ça ne s'impose pas du jour au lendemain. Surtout lorsqu'ils sont dans les mains de paysans pauvres. L'accès au crédit est beaucoup trop limité dans certains pays émergents pour pouvoir imaginer des investissements considérables.

Les organisations internationales peuvent-elles trouver un remède à la crise?
A court terme, elles peuvent apporter une aide alimentaire. Il faut que l'aide au développement soit davantage orientée vers l'agriculture, délaissée au profit de l'industrie. Mais les pays émergents doivent surtout se doter de systèmes de production agro-alimentaire moins gourmands en énergie. Et cela nécessitera la coopération des pays les plus riches de la planète.


source http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=469786

El Tigré

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Date d'inscription : 01/02/2008

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