Articles et dépêches à commenter

vero a écrit:Bouger dans le calme et la legalite OK trouver d autres solutions OK Mais il va falloir qu on bouge et vite car on commence a etre dans une serieuse merde si ce n est pas deja le cas pour beaucoup

bernard de aldecoa a écrit:Il y a un article dans le nouvel obs de cette semaine sur l'overdose de sel. Leur offensive s'exerce partout.

Trois ans après son lancement, la loi anti-tabac est à la recherche d’un second souffle
Photos Christophe FORTIN



Le 1er février, la loi Évin fêtera ses trois ans d’application. L’occasion pour l’association nationale Droits des non-fumeurs (DNF) d’en dresser un premier bilan : les accros à la nicotine la transgressent de plus en plus. Ils rallument parfois leur cigarette au boulot, dans les trains… Sans parler des terrasses de bars-restaurants, certes aménagées, comme à Montpellier ou Sète. « On refume un peu partout », résume Gérard Audureau, le président de DNF, à l’origine d’un rapport qu’il vient de remettre à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. De son côté, Rémi Targhetta, tabacologue au CHU de Nîmes, préconise une nouvelle hausse du prix des cigarettes.

Même un jour de pluie, ils affichent un indéfectible sourire. Les fumeurs ont leur refuge de prédilection

qui, nuage de fumée grise aidant, dissuadent parfois les non-fumeurs aux terrasses des bars-restaurants aménagées et chauffées. Dehors-dedans avec tout le confort. Mais pas forcément de cendrier, ustensile illustrant la volonté d’en faire un lieu dédié exclusivement aux fumeurs. « Ne pas mettre de cendrier, cela évite réflexions et problèmes. Et je n’ai pas à faire le gendarme », explique Bernard Sabau, patron du bar du Théâtre, à Montpellier. Les guirlandes sont encore présentes. Mais pas question de se faire enguirlander. Du coup, le sol est jonché de mégots. « Dans le Sud, il ne fait pas froid : on peut déjeuner et fumer dans ce genre de terrasses. A Paris, croit-il savoir, certains ont vu leur chiffre d’affaires décliner de 30 %. » Selon l’association, au contraire, les variations ont été minimes alors que 92 % des espaces fumeurs sont des… terrasses. « Ce sont parfois des bulles enfumées », renchérit Nicolas Goury, correspondant régional de Droits des non-fumeurs.

Au bar du Théâtre, Pascal, 38 ans, employé dans une banque, et Hélène, 39 ans, esthéticienne, déjeunent. Le premier est fumeur, la seconde ne l’est plus depuis cinq ans. Tous deux apprécient cet espace aménagé. « C’est une bonne loi qui respecte tout le monde », note Pascal, qui se roule une dizaine de blondes par jour. « J’ai travaillé en restauration et j’ai apprécié de ne plus être enfumée », opine Hélène. A deux tables de là, Fayçal et Laurence sirotent un petit noir. « Dans les restaurants, ça sent la bouffe et parfois il y a trop de bruit. Là, on prend l’air et en plus, je peux fumer », dit Fayçal, un paquet par jour au compteur. Il se plaint, en revanche, des gestes d’agacement de non-fumeurs. Il les ignore, continue à exhaler ses volutes. Mais lui aussi souffre de la fumée des autres dans les boîtes de nuit. « Parfois, on s’asphyxie. »

A Sète, la terrasse aménagée du Tabary’s surplombe le Canal royal. Une institution qui s’est adaptée, chauffée et équipée d’une bâche transparente depuis trois mois. Elle fait souvent le plein. Même sous la pluie. « Les fumeurs y vont direct, explique la gérante, Nathalie, 36 ans. Pour nous, cela a été un gros investissement mais payant : la terrasse était peu exploitée l’hiver. Et que les non-fumeurs ne se plaignent pas : ils n’y venaient pas avant. » Avant de rembarquer pour l’Algérie, des marins d’un bateau de bétail savourent entre deux volutes : « C’est extra ! »


Olivier SCHLAMA